C’était une semaine de toutes les premières : le premier crash-test pour l’équipe nouvellement constituée, la première du bateau sous ses nouvelles couleurs, ma première course dans la cour des grands, la première rencontre entre le bateau et les partenaires. Et les planètes se sont complètement alignées : la semaine aurait difficilement pu mieux se passer !
Les runs de vitesse
Le Défi Azimut s’ouvrait par une journée de partage avec Café Joyeux et nos partenaires, à l’occasion des runs de vitesse. Le principe est simple : chaque bateau réalise, à tour de rôle, le meilleur chrono entre une ligne de départ et une ligne d’arrivée.
Pour l’occasion, nous avons embarqué une délégation de Café Joyeux ainsi que quelques-uns de nos premiers partenaires. Le vent, le soleil, la météo : tout était parfait. Résultat, une journée pleine de sourires et de chouettes souvenirs partagés. Et cerise sur le gâteau : personne n’a vomi (même moi) — donc on peut parler d’un grand succès !
Cette épreuve mesure le potentiel des bateaux au vent de travers. A ce jeu, on n’était clairement pas le bon cheval sur lequel miser. Pour donner une idée : notre meilleur run en 3min46, contre 2min19 pour Macif. Presque 40% plus rapide que nous !
En réalité, la semaine aurait quand même pu encore mieux se passer … à 2 secondes près. Car nous faisons notre meilleur run 2 petites secondes plus lentement que Groupe Fives - Lantana. C’est donc Louis Duc, son skipper, qui est reparti avec le prix du premier bateau à dérives : un superbe pouf 727 Sailbags.
Si on était Café Rageux on dirait que c’est à cause de Charal (cf. photo plus haut) qui nous a doublés et privé d’un peu de vent pendant un run - alors que la consigne était qu’on passe chacun notre tour pour ne pas se gêner. Mais comme on est Café Joyeux, on préfère dire qu’on était heureux d’être là, que le spectacle était magnifique et que nos invités se sont régalés !
Et de toute façon j’ai déjà un pouf 727 Sailbags dans mon salon, et il est plus grand et plus beau que celui de Louis Duc.
Les 48h Azimut : Youpiiii
Jeudi on passait aux choses sérieuses avec le départ de l’épreuve reine : les 48h du Défi Azimut, en double avec Simon, et bien sûr Coline qui était notre OBR (On Board Reporter). Une grande boucle au départ de Lorient, autour des Glénans, un passage au large dans le Golfe de Gascogne et un retour via Saint-Nazaire.
On a pris un super départ et quand on s’est retrouvés à la bataille avec Macif, Teamwork - Snef et Charal aux Glénans. Outre le fait que ça faisait un peu bizarre, on s’est vite rendus compte qu’on avait une vraie carte à jouer !
Le vent n’était pas vraiment au rendez-vous (8–10 nœuds la plupart du temps). Dans ces conditions, les différences de potentiel entre les bateaux s’effacent, voire s’inversent. Comme il n’a pas de foils, notre bateau est plus léger et génère moins de traînée dans l’eau par rapport aux derniers IMOCA.
Il y avait peu de vent donc au final il y a eu beaucoup de manœuvres (virements, empannages, divers changements de voile). C’était vraiment parfait pour prendre nos marques en douceur sur le bateau, et entre nous avec Simon.
La flotte a progressé un peu plus vite que prévu si bien que l’organisation a décidé de rallonger le parcours pendant la course, afin d’éviter les arrivées pendant la nuit. Bien mal lui en prit, car la fin de parcours qui devait se faire sous spi dans 10 noeuds (les conditions idéales pour nous) s’est finalement déroulée au vent de travers dans un vent forcissant, le pire scénario !
Devant Saint Nazaire on pointe en 3e position derrière Macif et Teamwork - Snef. Mais il nous fut impossible de résister à Charal, qui nous dépasse en volant presque 10 nœuds plus vite que nous ne flottons. On a d’abord réussi à les contenir jusqu’à Belle-Ile grâce à un bon choix de voile et de trajectoire. En revanche en vitesse pure il n’y avait rien à faire. On les a vraiment regardés passer, et au fond de moi j’ai même trouvé ça assez joli - quand d’habitude c’est assez énervant de se faire doubler. A sa décharge, je précise qu’il a eu la politesse de passer sous notre vent pour ne pas nous gêner (cette fois…).
Derrière Charal il y avait Initiatives Coeur et 4 Cad - La Mie Câline qui fondaient aussi sur nous à haute vitesse. Nous étions toutes voiles dehors à un timide 15 noeuds alors que les foilers étaient régulièrement flashés à près de 23 noeuds (dans 14 noeuds de vent). Avec Simon on a passé toute la fin du bord à regarder dans le rétroviseur et à essayer de calculer si notre avance allait suffire. Finalement, à 3 minutes près, on conserve notre 4e place. Ouf !
Revivez notre réaction à l’arrivée du ponton ! ⬆️
Cette fois, c’est nous qui repartons avec le prix du premier bateau à dérives ! Un plateau de service en carbone recyclé. Si on était Café Rageux on dirait que c’est un peu moins confortable qu’un pouf 727 Sailbags, mais comme on reste Café Joyeux … et bien on s’en sert pour … servir le café. En vrai il est magnifique, c’est une très belle pièce faite à la main.

Tour de Groix
Le Défi Azimut s’est clôturé par le traditionnel Tour de Groix, dans une météo idyllique et une ambiance décontractée. On avait quand même Yann Bucaille à bord, fondateur des Café Joyeux, donc il fallait faire bonne impression !
On a pris un départ un peu trop prudent et on a voulu trop bien faire en faisant 2 changements de voiles au lieu d’un seul derrière Groix. On arrive quand même à faire l’intérieur à une poignée de bateaux pour finir 7e, deux petites secondes devant Initiatives Cœur !
Comme si l’organisation avait décidé qu’il fallait faire la paix avec Fives - Lantana, il n’y eut pas de prix pour le premier bateau à dérives pour ce tour de Groix. Louis Duc, malgré une très belle 5e place, est reparti bredouille… On fera donc la belle lors de la Transat Café L’Or !
Bravo et merci l’équipe !
Si la semaine s’est aussi bien passée c’est que toute l’équipe a travaillé très dur pour la préparation du bateau et l’accueil des partenaires.







Mention spéciale au chef d’orchestre de l’ombre, Thomas, épaulé par Claire-Vi pour l’organisation, et par Philippine pour la communication. Merci à Simon bien sûr, ainsi qu’à Anouk, Berend et Stephen, la dream team de la préparation du bateau !
J’ai le sentiment qu’il se passe de plus en plus de choses et en même temps j’ai l’impression d’en faire de moins en moins. Comme tout continue de fonctionner, mécaniquement ça veut dire que l’équipe a pris le relais ! Merci à eux, c’est un travail d’équipe !
Un mot aussi pour Armand “Armandchou” de Jacquelot (promo Mini Transat 2015, comme Simon et moi), venu nous prêter main forte mercredi et dimanche. Il s’est adapté au bateau et à l’équipage avec une aisance déconcertante. Armand et Simon forment sans doute le duo le plus calme et bienveillant de tout l’Ouest. C’est un vrai plaisir de naviguer à leurs côtés.
Et maintenant ?
En résumé, ce fut une super semaine avec un résultat exceptionnel (dans le sens où je pense qu’il constituera une exception dans l’ensemble de nos résultats futurs). Mais peu importe, il lance le projet sur une bonne dynamique pour le plus grand bonheur des équipiers joyeux, de Café Joyeux en général, des partenaires et de l’équipe.
On a fait notre entrée dans la classe IMOCA, la cour des grands, de la plus belle des manières ! On a fait bonne impression, et on n’a pas volé le droit de régater à leurs côtés. En revanche, ça me fait toujours un peu bizarre d’avoir un si grand bateau amarré au même ponton que des légendes comme Samantha Davies, Justine Mettraux, Jérémie Beyou et Sam Goodchild, pour ne citer qu’eux. Il va falloir que je prenne le syndrome de l’imposteur qui beugle en moi par les cornes ! Il parait que ça se travaille…
La suite du programme ? Une grande annonce ces prochains jours (je suis sûr que vous avez tous deviné) et un petit tunnel qui nous mène vers le départ de la Transat Café L’Or au Havre le 26 octobre.
On ne va pas s’ennuyer. Restez à l’écoute !
A bientôt ☕💛,
Nico