Dans tout pile 4 semaines (=28 dodos), le dimanche 29 octobre à 13h, nous mettrons avec Léo le cap sur la Martinique avec la ferme intention d’arriver avant nos 42 concurrents ! Petit tour d’horizon à un mois du grand départ ⬇️
Retour sur la 40’ Malouine
C’était le dernier galop d’essai avant la Transat Jacques Vabre : la 40’ Malouine Lamotte s’est déroulée la semaine dernière. On finit à une superbe 2e place, qui nous ravit sur tous les plans !
On a fait face à des conditions très très très instables avec de nombreux grains. On a aussi dû faire du rase cailloux au près en Manche, avec des très très très nombreux virements de bord. Ca n’a duré que 20 heures, mais les organismes ont été bien sollicités - et ça se voit peut-être sur nos visages :)
On a très bien marché, notamment au près (vent de face). Partis en queue de flotte, dans le cadre d’un départ trop prudent, nous avons, en toute modestie bien sûr, transpercé la flotte pour nous hisser en première position au bout de quelques heures de course.
Sur le dernier tronçon de course, on a eu plus de mal à faire marcher le bateau. Le vent venait de derrière, la mer était courte et assez formée en raison du courant. Ce n’est pas l’allure favorite du bateau, à l’inverse du bateau de notre poursuivant Pirelli. Nous n’avons pas réussi à les contenir et nous leur avons cédé notre première place. On a tenté une dernière option à la toute fin du parcours mais ça n’a pas suffit. Ils finissent moins de 4 minutes devant nous !
Arrivée au coude à coude en baie de Saint Malo. Sur la photo, le bateau est exactement là où nous avions talonné quelques jours plus tôt. Léo était contre, mais j’ai tenu à passer au-dessus du caillou pour faire la paix avec lui (j’avais quand même vérifié qu’il y avait assez d’eau cette fois). Nous sommes désormais en bons termes.
Nous emportons la médaille d’argent, nous sommes forcément un peu déçus de ne pas décrocher l’or, mais le bilan reste malgré tout hyper positif. Nous étions venus pour réviser, se jauger une dernière fois face à la concurrence et prendre du plaisir. On a coché les trois cases, c’est parfait !
Plus largement, nous finissons les courses cette saison à la 1ere (Spi Ouest France), 2e (Armen Race), 4e (Sables-Horta) et enfin 2e place (40 Malouine), sans compter que nous démâtons en 2e position le dernier jour de la Normandy Channel Race. Si on continue on va finir par croire qu’on est des professionnels… Plus sérieusement, on a fait ce qu’il fallait pour se positionner comme sérieux outsiders sur la Transat Jacques Vabre, à nous de confirmer lors du grand saut avec la même régularité dont nous avons su faire preuve cette année.
(Petite digression) Quelques nouvelles de notre bulbe
Sitôt ramené à Lorient, le bateau a été sorti de l’eau pour procéder à une expertise à sec suite à notre talonnage à Saint-Malo avant la 40 Malouine. Aidé par le constructeur du bateau, nous avons inspecté minutieusement la structure bateau à l’affût du moindre délaminage de coque, cloison, raidisseur, ou voile de quille - et nous n’avons rien trouvé.
Les uniques réparations à mener concernent donc le plomb du bulbe de la quille. C’est moche, mais c’est pas le genre de choses qui font peur à Léo. Il s’est attelé dès mercredi pour remettre cela en état. Le bateau sera remis à l’eau demain, à temps pour le dernier stage d’entraînement avec nos camarades lorientais.
Si vous zoomez bien vous apercevrez des bouts de Saint Malo incrustés dans le bulbe
On en parle, on en parle, mais La Transat Jacques Vabre : c’est quoi ?
Cette course s’appelait jadis la Route du Café, jusqu’à ce que Jacques Vabre s’en offre le nom. Jacques Vabre étant, comme Café Joyeux, une marque de café, je préfère l’appeler de son nom historique.
La Route du Café, qui fête cette année ses 30 ans, forme, avec la Route du Rhum et le Vendée Globe, le trio des grandes courses océaniques les plus connues. A l’origine elle partait du Havre et arrivait au Brésil, et les bateaux traversaient donc l’Equateur et le fameux Pot au Noir. Malheureusement pendant le Covid(*) le parcours a dû s’adapter pour arriver en France et c’est la Martinique qui a été choisie comme destination. C’est un peu moins l’aventure, mais au moins je connais le chemin des Antilles par cœur !
(*) L’organisation vous dira que ça n’a rien à voir, mais en fait, si.
Comme sur la Route du Rhum, il y a 4 classes au départ de la Route du Café : 2 catégories multicoques (les Ultims et les Ocean Fifty) et 2 catégories monocoques : les IMOCA (bateaux du Vendée Globe) et nous (les Class40). On est donc les Petits Poucets de la flotte ! En revanche, l’organisation a eu la super idée d’adapter la longueur des parcours aux vitesses des différents bateaux. Les autres classes de bateaux vont donc aller virer des points dans l’hémisphère Sud (la chance) pendant que nous ferons route directement vers la Martinique, en passant quand même par le Cap Vert. L’idée est que l’ensemble des bateaux arrive à peu près en même temps.
Vu comme ça, ça donne l’impression qu’on prend un raccourci, mais ça reste une course très longue : environ 20 jours !
Comment se prépare-t-on à un mois de l’échéance ?
La course part dans un mois, mais nous devrons être au Havre dès le 19 octobre. Il nous reste donc moins de 3 semaines pour finaliser les derniers préparatifs et convoyer le bateau. Les sacs d’équipement de sécurité et le matériel de rechange et de réparation sont déjà tous prêts. Il reste uniquement l’avitaillement à faire.
Très concrètement, voici à quoi ressemblait la journée de vendredi. Parfois, être navigateur c’est aussi trier de la visserie.
Nous avons reçu nos 2 nouveaux spis cette semaine et il nous tarde de les essayer lors du prochain stage. Nous aurions voulu les avoir avant, mais au moins ils seront tout neufs au départ de la Transat Jacques Vabre. On n’est pas à l’abri d’un petit coup de boost au portant, l’allure où nous avons le plus de mal pour l’instant sur ce bateau !
Quand parfois je me mets à penser qu’on est en retard, je me rappelle qu’il y a 2 ans, avec Erwan le Draoulec, à la même date nous n’avions toujours pas mis notre bateau à l’eau. Et d’un coup je me sens beaucoup plus prêt :)
Je vous souhaite un très bon dimanche, une très JOYEUSE Journée internationale du Café ☕ (véridique) et vous dis à très bientôt,
Nico
PS : Sans toutes ces histoires de Route du Café, le grand rendez-vous sportif de ce mois d’octobre reste incontestablement la 20e édition du trail de la Ria d'Etel le 15 octobre et son parcours de 25km entre terre et mer. Je vous débriefe la prochaine fois ! Et si vous êtes dans le coin, inscrivez-vous avec moi !
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