Les Sables - Horta : Bien arrivés aux Açores !
Alors on est arrivés, mais pas vraiment arrivés - je vous explique.
Quelle étape ! Il nous aura fallu 5 jours et 10 heures pour traverser un demi-Atlantique et atteindre les Açores. Avec Léo on est hyper contents : non seulement on finit 6e, ce qui est très honorable, mais en plus on ne coupe la ligne que 2 heures après le premier et 18 minutes après le 2e de l’étape. Les écarts sont donc infimes et on est complètement dans le match pour le classement général !
Une course effrénée
On savait en partant qu’il y aurait du rythme et on a été servis. Après un petit échauffement devant les Sables d’Olonne et un dégolfage plutôt tranquille, un front nous est passé dessus au Cap Finisterre. Et là, ça a changé du tout au tout !
Pendant 24h nous avons navigué au maximum du potentiel du bateau. Tellement au maximum qu’on a battu le record des 24h précédemment détenu par Ian Lipinski 😵 ! Entre le 29 et le 30 juin nous avons abattu 429 milles à la vitesse moyenne de 17.9 nœuds (33 km/h) ! Voyez plutôt :
IBSA, le vainqueur d’étape, a fait encore mieux que nous, c’est lui qui détient le nouveau record !
Je ne pensais pas dire ça un jour, mais en fait, on s’habitue à ces vitesses folles !
A ces vitesses très élevées la vie à bord est très compliquée. car le bateau accélère et décélère fort. Les chocs sont violents, rendant les déplacements très compliqués. On n’est bien qu’assis dans le cockpit ou allongé dans la bannette. Tout le reste n’est que danger ! Et n’espérez pas manger quelque chose de chaud, allumer le réchaud est impensable.
Le moins qu’on puisse dire c’est que le sillage est tendu :)
Dans ces conditions, l’accident et la sortie de route peuvent survenir à presque tout moment. Sur un bon nombre de bateaux il y a eu des accidents : safrans cassés, départs à l’abattée, amures cassées, spis déchirés… Pour éviter cela le niveau de concentration est maximum. Mais il y a obligatoirement aussi un certain lâcher prise, car il faut accepter qu’on ne contrôle pas tout.
Je me souviens d’une sieste où en ouvrant un œil j’ai aperçu les instruments afficher 27 nœuds de vitesse bateau. Jamais je n’étais allé aussi vite ! La seule chose que j’ai faite a été de refermer les yeux pour trouver le sommeil. Pas le temps de cogiter à ce qui pourrait casser : priorité au lâcher prise et au repos. Oui car quelques dizaines de minutes plus tard ça allait être à moi de prendre le relais de Léo à la barre !
La suite de la course a été plus civilisée, et plus tactique. Globalement l’équation à résoudre était de trouver le bon dosage entre une bascule de vent intéressante dans le nord et plus de vent dans le sud. La force du vent n’a fait que diminuer et la flotte s’est inexorablement regroupée dans l’archipel. Quelle idée de mouiller une ligne au milieu d’un anticyclone ! Il faudrait déplacer les Açores la prochaine fois.
Scène de vie (version civilisée)
Rien n’est joué au général
Au terme d’une journée de régate au contact dans les îles, nous coupons la ligne d’arrivée en 6e position. Les écarts sont infimes car seules 18 minutes nous séparent du 2e. Pour rappel, c’est l’addition des temps des 2 étapes qui fait le classement général (comme sur le Tour de France). Donc le classement final risque de surtout ressembler au classement de la 2e étape plutôt que la première.
Merci à Vincent Olivaud pour toutes ces belles photos !
En plus, le bateau est en super état (meilleur que celui des skippers, ça se voit peut être sur nos visages!). On n’a rien cassé et on a encore toutes nos voiles, ce qui n’est pas le cas de tous nos concurrents. Bref, on aurait pu faire mieux (on peut toujours faire mieux !) mais le contrat est rempli et bien rempli.
La croisière s’amuse à Horta
En attendant le départ de la 2e étape qui sera donné samedi on va se reposer au maximum tout en profitant des magnifiques paysages que les Açores ont a nous offrir. Ici la vie n’est que plage, volcan, vache, baleine et hortensias - autant en profiter !
Nos belles montures ont trouvé leur place dans le petit port d’Horta. On va les laisser jouer avec leurs copains de ponton portugais pendant qu’on va partir à la découverte de l’île !
A bientôt !
Nico
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