Transat Québec Saint-Malo : Départ le 30 juin ! Je vous dévoile tout
Attention, on va réaliser l'exploit de parler du 30 juin sans parler de politique
C’est bien beau d’amener le bateau de l’autre côté mais il va pas rentrer tout seul. C’est bientôt le retour des grandes glissades :)
Tout d’abord, un point logistique …
… Parce que moi-même parfois je m’y perds !
Je vous ai laissés la dernière fois avec le bateau amarré dans le Maine 🦞
J’étais moi-même de retour à la maison en Bretagne pour me reposer un peu 🌧️
Et Léo était déjà en route pour prendre soin du bateau ✈️
Alors que je devais retourner convoyer le bateau de Portland au Canada, j’ai très lâchement abandonné Léo, comme une vieille chaussette (dépareillée).
On a réussi à constituer une équipe du tonnerre pour l’épauler, avec Alexis (promo Mini Transat 2023), Sylvie, québécoise et passionnée de voile qui connaît le Saint Laurent comme sa poche, et bien sûr Jimmy🐰.
Après 7 jours d’expédition sans trop d’encombres, le bateau est bien arrivé à Québec ! Depuis mon canapé, je leur dis un grand MERCI ! :)
Je continue sur la logistique : entre-temps, on avait déposé un spi tout neuf sur le bateau d’un concurrent et ami Quentin Le Nabour (Class40 Bleu Blanc, merci à lui) pour qu’il nous l’apporte à Québec à la voile.
Malheureusement, Quentin a dû faire demi-tour à cause de la casse de son mât au large des Açores. Je fais donc un aller-retour pour récupérer le spi là où ils accosteront, à priori jeudi et à priori La Corogne (Espagne). J’apporterai ensuite le spi en avion avec moi jusqu’au Québec. C’est un peu moins glamour (et un peu moins écolo) mais on en a vraiment besoin pour la course.
La Transat Québec Saint-Malo : qu’est ce qui nous attend ?
La course, parlons-en. Elle s’annonce corsée !
Commençons par la base : nous partons de Québec, tout au fond du Saint Laurent pour aller à Saint Malo. Il faut compter environ 12-14 jours de course à peu près. Jusque là, pas de surprise.
Il y aura 3 étapes clés dans la course :
Une première partie dans le Saint Laurent, marquée par l’influence des courants, de nombreux effets de sites et même parfois des phénomènes météo violents ou difficilement prévisibles. Il va falloir faire preuve de sens tactique, d’observation, de réactivité … et parfois d’opportunisme.
La traversée océanique. Là, le terrain de jeu sera le même que la Transat CIC aller ! Des grandes options stratégiques se dessineront avec, sur la route, une probable zone des glaces à éviter, le Gulf Stream, le courant du Labrador, des possibles brumes et surement beaucoup de transitions météo, surtout au début.
L’entrée en Manche et le finish. Des iles Scilly à St Malo, les pièges ne manquent pas : courants de marée, effets de site, zones interdites à la navigation, marnages importants, trafic maritime. Il va falloir puiser assez loin dans nos ressources pour tout donner jusqu’au bout !
Je vous en dirai un peu plus dans les derniers jours avant le départ pour vous expliquer exactement à quelle sauce on va être mangés !
Un équipage de choc
Pour affronter ce parcours semé d’embûche, j’ai fait le choix de constituer un équipage de 4 personnes, là où certains préfèrent plutôt partir plus légers, à 3 personnes.
Pourquoi ? Je pense qu’il y a du gain à faire au début et à la fin en ayant une personne dédiée à l’analyse tactique pendant que les 3 autres charbonnent pour faire avancer le bateau. Cela permet d’avoir toujours quelqu’un à la barre et à la régulation des écoutes. Et aussi parce que plus on est de fous plus on rit !
J’aurais pu faire appel à des navigateurs de renom, faire parler l’expérience, le talent, aller chercher des rockstars du circuit Figaro (qui pullulent de plus en plus en Class40!).
A cela, j’ai préféré constituer un équipage cohésif, de personnes compétentes qui s’entendent bien. Je n’avais pas envie de nous retrouver à gérer des égos (des bons navigateurs en solitaire ne font pas forcément des bons membres d’équipage) ou bien me sentir illégitime face à quelqu’un qui aura toujours un meilleur avis que les autres. Au lieu de ça, notre équipage est équilibré, on va bien s’amuser et je pense qu’on a un coup à faire !
Je n’attends pas plus longtemps pour vous dévoiler tous les numéros 10 que j’embarque pour l’occasion :
Léo Debiesse 🍬
Lui, vous le connaissez ! Léo connaît le bateau par cœur, il navigue hyper bien et on fonctionne parfaitement ensemble pour avoir fait toutes les courses et une transatlantique en double l’année dernière. En montant l’équipage, j’ai surtout cherché des profils qui pouvaient venir compléter notre duo existant !
Son plus grand talent ? Sa capacité instinctive à trouver toutes les sucreries du bord, même cachées au plus profond des sacs les plus improbables - et à les dévorer. Ca ne rend pas le bateau plus rapide mais c’est ce qui fait tenir Léo pendant ses longs quarts de nuit où il “régule” … avant tout sa glycémie.
Cécile Andrieu 🧘♀️
Originaire de La Rochelle, Cécile a toujours navigué et sur tous les supports - jusqu’en 2021 où elle a participé à la Mini Transat.
Depuis, Cécile a quelque peu raccroché le ciré puisqu’elle est devenue directrice de l’écurie de course au large Mer Concept de François Gabart (oui, c’est donc un cerveau). En posant des vacances pour venir nous rejoindre, elle va enfin reprendre du service !
En termes de sens de la compétition, Cécile nous surpasse tous. On pourra compter sur elle pour tout donner jusqu’au bout. Paradoxalement, elle sait aussi parfois prendre du recul et nous prendre de court avec des citations du Dalaï-Lama, le plus souvent inventées de toutes pièces.
Et termes de tolérance au mal de mer, on se situe, elle et moi, à peu près au même niveau, c’est à dire assez bas dans l’échelle.
Tanguy Leglatin 🧢
“Nico, mais en fait, tu sais pas barrer !”
C’est ce que m’a dit Tanguy lorsqu’il m’a vu naviguer la première fois.
Tanguy, c’est l’entraîneur avec qui je travaille depuis mes débuts en Mini 6.50 en 2014. Vous l’aurez compris, il a un style de communication assez … particulier. Seulement, grâce à lui, j’ai fait un paquet de chemin depuis en 10 ans de voile ! Je me dis que s’il a accepté mon invitation pour nous rejoindre, c’est qu’il a dû changer d’avis depuis le temps.
Sur son semi-rigide et sous sa casquette de coach, Tanguy observe les bateaux à voile naviguer depuis presque 20 ans. Il possède, à mon sens, la meilleure vision du fonctionnement des Mini et des Class40 dans le monde (en tous cas, en France). Il a aussi une capacité d’analyse météo assez impressionnante. Le stratège de l’équipe, c’est lui ! C’est une chance de l’avoir à bord, je peux vous dire que beaucoup nous l’envient.
En revanche sachez que malgré son âge noble, c’est, dans sa tête, le plus jeune d’entre nous et de très loin.
Boucler les boucles
Ramener le bateau en France, c’est déjà boucler notre tour de l’Atlantique 2024. Ce n’est pas rien !
Spécifiquement, accoster à Saint-Malo, c’est aussi revenir là où tout avait commencé avec Café Joyeux, lors de la Route du Rhum en 2022.
Pour ainsi dire, on a donc à cœur de faire le mieux possible et pourquoi pas arriver avant tous les autres !
Allez, rendez-vous à Québec dans quelques jours pour le départ de la course :)
A bientôt,
Nico
Je penserais bien à toi et à ton merveilleux équipage… Bon courage… Moi, j’aurai la trouille de traverser l’Atlantique à la voile ! Amitiés et bises à ta femme
Super équipe! J’espère te voir à l’arrivée maintenant sur j’habite tout près de St Malo! D’ici là Forza!